Dans un discours d’État ce mercredi, le président rwandais s’est montré très virulent. Se défendant de tout rôle dans la crise qui secoue l’Est du pays voisin, il a rejeté la responsabilité sur son homologue congolais.
Le mercredi 30 novembre, lors d’une cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres du cabinet, le président rwandais, Paul Kagame a accusé son homologue Félix Tshisekedi de tirer parti des violences du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo pour retarder les élections.
Dans un discours d’État, Paul Kagame a déclaré que « le monde entier » imputait au Rwanda la responsabilité de la crise, mais que c’était Félix Tshisekedi qui cherchait à tirer profit des violences avant la présidentielle, prévue le 20 décembre 2023.
« Ce problème peut être résolu si un pays qui se dirige vers des élections l’année prochaine n’essaie pas de créer les conditions d’une situation d’urgence pour que les élections n’aient pas lieu », a-t-il ainsi affirmé. « S’il essaie de trouver un autre moyen de faire reporter les prochaines élections, alors je préférerais qu’il utilise d’autres excuses, et pas nous », a-t-il ajouté.
Les combats dans l’est de la RDC entre les forces gouvernementales et le M23 ont exacerbé les tensions avec le Rwanda voisin, que la RDC accuse d’encourager les rebelles. Kigali nie toute implication. Les pourparlers entre les deux pays, en Angola la semaine dernière, ont abouti à un cessez-le-feu qui semble tenir depuis plusieurs jours.
L’insécurité, un défi pour un vote « libre »
La commission électorale a déclaré ce mois-ci que l’insécurité persistante dans certaines parties du pays constituerait un défi pour un vote « libre, démocratique et transparent ». En RDC, la présidentielle est une élection à un seul tour, couplée aux législatives ainsi qu’aux élections des députés provinciaux et des conseillers communaux. Dans le cadre du cessez-le-feu entré en vigueur le 25 novembre, les combattants du M23 doivent se retirer des « zones occupées », faute de quoi une force régionale est-africaine interviendrait.
Une série de pourparlers avec des groupes armés s’est tenue au Kenya mercredi 30 novembre, sans la présence du M23. Uhuru Kenyatta, l’ancien président kenyan qui supervise les pourparlers, a déclaré que les groupes rebelles étrangers opérant sur le sol congolais « devraient partir » ou affronter les troupes de la RDC et de l’Afrique de l’Est. « Ils ont déjà été prévenus : la RDC ne sera pas un centre de combat pour d’autres pays », a déclaré Uhuru Kenyatta.
Jeune Afrique