La troisième série de sondage des intentions de vote à l’élection présidentielle clôturée le jeudi 15 novembre 2018 a livré ses secrets. Pour le cabinet Les Points, la présidentielle de décembre prochain se jouera entre trois acteurs, à savoir Ramazani Shadary, Félix Tshisekedi (Fatshi) et Martin Fayulu.
La course à la présidentielle du 23 décembre 2018 devrait se jouer entre trois acteurs majeurs, à savoir Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du FCC, Félix Tshisekedi de l’Udps et Martin Fayulu, candidat commun de l’Opposition. Pour les intentions de vote recueillies au mois de novembre par le cabinet des sondages, Les Points, le candidat du FCC gagne du terrain. Ce qui n’est pas le cas pour Fatshi qui paie le prix de son reniement de l’accord de Genève. Le candidat de l’Udps est en chute libre. La tendance est plutôt à la hausse pour Martin Fayulu, candidat commun de l’Opposition. Dans l’opinion, Fayulu gagne en popularité.
« Avec 42,7%, Shadary conforte son avance, après Genève, Félix Tshisekedi chute. Confrontée à ses vieux démons de la division, l’Opposition est en perte considérable de vitesse dans l’opinion des Congolais à un peu plus d’une semaine du coup d’envoi de la campagne électorale. Les opposants se sont littéralement projetés à corps perdus dans la boue de la désunion et de la discorde et risque de payer cher leur incapacité à se mettre d’accord », note Les Points.
Si Fatshi et Fayulu devraient porter la voix de l’Opposition à la prochaine présidentielle, le cabinet Les Points note qu’ « en face, le candidat du Front Commun pour le Congo (FCC) confronte son avance et garde la première place dans les intentions de vote. Pour la troisième fois successive, Emmanuel Ramazani Shadary mène au sondage des intentions de vote à l’élection présidentielle du 23 décembre prochain. Cette fois-ci, il est placé en tête avec 42,7% et distance très largement ses adversaires ».
Loin derrière lui, se trouve Félix Tshisekedi avec 13% des intentions de vote. Le candidat l’UDPS a perdu 4,1% dans moins de 24 heures par rapport au dernier sondage à cause, selon les enquêtes, du manque de cohérence dont il a fait preuve ces derniers jours et surtout du retrait de sa signature de l’accord de Genève portant désignation de Martin Fayulu comme candidat unique de l’Opposition.
Felix Tshisekedi est suivi par Martin Fayulu, le candidat commun de l’Opposition qui, visiblement profite de cette situation pour consolider sa troisième place avec 5,3 % des intentions de vote, soit un accroissement des 0,5% des points gagnés par rapport au dernier sondage.
De son côté, « Vital Kamerhe semble ne pas être visé par le pitoyable retrait de sa signature et celle de Félix Tshisekedi de l’Accord de Genève. Surnommé « Kamerhéon », la population semble ne pas être étonné du retrait de la signature du leader de l’UNC. Il perd tout de même 0,5% et conserve sa quatrième place avec 4,2% des intentions de vote ».
Les autres candidats continuent à stagner à la barre de 4% des intentions de vote. Ce qui revient à dire que si la présidentielle était organisée ce dimanche 18 novembre 2018, Shadary n’aura pour principaux challengers que Fasthi et Fayulu.
La bataille des provinces
Ce sondage a été réalisé les 12 et 13 novembre 2018 auprès d’un échantillon de 1 000 représentatives de la population congolaise République démocratique du Congo, reparti selon les statistiques de la Céni. Ces intentions ne constituent pas une prévision de résultats mais elles donnent une indication de l’état de rapports de force et de dynamiques au jour de la réalisation du sondage.
La grande spécificité de ce sondage est qu’il a permis aux personnes sondées de donner la principale motivation de leurs choix. Et à la surprise des enquêteurs, les origines ethniques des candidats n’ont pas influencé le choix de beaucoup de Congolais. Ce qui a le plus pesé, ce sont leurs couleurs politiques et l’organisation de leurs partis ou plateformes ou encore leurs dernières prises de position.
Ce sondage a la particularité de révéler aussi des grands changements dans la cartographie politique de la RDC, tous à l’avantage du FCC. Ainsi, traditionnellement acquis à l’Opposition, Kinshasa est actuellement contrôlé politiquement à hauteur d’un peu plus de 25% par le FCC contre 14% pour l’UDPS, et 17% pour le reste des partis de l’Opposition.
Dans les provinces du Grand Kasaï, bastion de l’UDPS, le rapport de force est aussi mouvementé. Toutefois, l’héritier politique du feu l’opposant historique Etienne Tshisekedi garde encore un peu d’avantage et se retrouve avec 43% des intentions de vote contre 27% pour Shadary et 11% pour le reste de l’Opposition.
Dans le Grand Katanga en revanche, il n’y a pas match entre les deux favoris de la présidentielle, car le candidat du FCC bénéficie de 75% des intentions de vote contre 15% pour son poursuivant Fatshi et 10% pour le reste des opposants.
Cet écart est très large dans les provinces issues du Grand Equateur où le dauphin du chef de l’Etat arrive loin en tête avec 70% des intentions contre 15% pour Félix Tshisekedi et 15% pour les autres opposants. Dans le grand Kivu, l’ordre d’arrivée est tout autre et se présente comme suit : Shadary (65%), Kamerhe (20%), Fatshi (10%) et le reste des opposants (5%).
C’est dans les provinces issues du démembrement de l’ex province Orientale que les deux têtes d’affiche font jeu égal (40% pour chacun et 20% des intentions de vote pour le reste des opposants).
Dans les provinces issues du démembrement de l’ex-province du Bandundu, le jeu se joue entre quatre candidats à savoir: Ramazani Shadary (40%), Martin Fayulu (25%), Mabaya (15%), Tryphon Kin-kiey Mulumba(15%) et le reste des candidats (5%).
Le Potentiel