L’autorité morale est morte, vive les autorités morales! Les Congolais constatent, à leurs dépens, que même sans Kingakati, les pesanteurs sur les processus décisionnels demeurent. En témoigne le retard dans la publication du Gouvernement Sama Lukonde.

Dans cette ville d’une telle fluidité, où tout se sait ou finit par se savoir-dixit Léon Kengo-, plus personne n’est dupe. La sortie de l’équipe gouvernementale est subordonnée à moult vetos de mandarins du pouvoir post- coalition FCC-CACH. De nouveaux hommes forts qui, tels des roitelets, tiennent, chacun, à s’assurer de leurs parts de marché. Bonjour la guerre des écuries !

Cette guérilla d’intérêts divergents sent la même odeur que celle d’avant. Période où les deux autorités morales et leurs lieutenants respectifs négociaient, un à un, les portefeuilles ministériels!

Le Président Tshisekedi a fait sa révolution, notamment pour mettre un terme à cette pratique inhérente au deal entre vainqueurs proclamés des élections de décembre 2018. Pas sûr qu’il y soit parvenu.

Bien plus, tout indique que l’on est passé en mode « chasser le naturel, il revient au galop ». Avec cette occurrence aggravante que là où Fatshi avait affaire à un interlocuteur, il fait face à plusieurs faiseurs de rois !
Dans son propre parti, au sein de CACH ou ce qui en reste, au niveau de deux ex-porte-étendards de Lamuka et enfin dans la mosaïque de transhumants venus du FCC, autant de partenaires, autant de cahiers de charge en terme de nombre de maroquins !

Pour emprunter au lexique des « années post- guerre froide », on pourrait dire que de bipolaire, le monde est devenu multipolaire ! Donc, paradoxalement plus potentiellement dangereux. Car, l’équilibre de la terreur ayant volé en éclats, le danger n’est plus localisable. Il peut surgir de partout.

Mutatis mutandis, si hier le chef de l’Etat savait d’avance d’où venait la contradiction et comment sinon la conjurer, du moins la gérer; aujourd’hui l’exercice paraît compliqué.

Avec la kyrielle d’autorités morales de fait, Félix-Antoine Tshisekedi n’a plus que ses yeux pour constater que l’Union sacrée n’est qu’une union de façade.

Ce qui intéresse chacun des sociétaires, c’est sa part du gâteau. Un gâteau qui ne devrait pas être de la même taille que celui que s’étaient partagé les ex-partenaires de l’alternance. Ce qui ne serait pas pour faciliter la tâche au concepteur de l’Union sacrée de la Nation.

Moralité, si ce n’est pas l’histoire du crocodile qui a fui la pluie en plongeant dans la rivière, cela y ressemble beaucoup.

José NAWEJ
Forum des as

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