Le Comité laïc de Coordination (CLC), qui a organisé les trois marches pacifiques de chrétiens contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila, a diffusé lundi un « appel » à la population intitulé « Jusqu’au bout nous irons! ».

Le texte invite « les croyants » à faire « un arrêt pour évaluer ensemble ces petites victoires qui constituent le principal acquis de ces manifestations ». La première est « une victoire sur notre propre peur ». La deuxième est « d’avoir transféré la peur dans le camp de nos dirigeants politiques, militaires, policiers et autres agents des services de sécurité ». Les huit membres du CLC en voient pour preuve la « panique dès l’annonce d’une marche », les réunions « coûteuses » pour la contrecarrer, l’armement létal des forces du régime, la « mobilisation de nos frères communicateurs de la Majorité » présidentielle qui multiplient les discours contre les organisateurs de ces marches, les « menaces » et mandats d’arrêt contre ces derniers, les confiscations de téléphones portables du public, la « profanation des lieux de culte et visites impromptues des résidences des prêtres », l’ »empressement » à emporter les corps des victimes de la répression.

Les divisions au sein du pouvoir

La troisième victoire des marcheurs, selon le CLC, est « d’avoir révélé l’existence de divisions au sein du pouvoir en place », qui se révèle par la « fin du mutisme » de Joseph Kabila, qui a donné sa première conférence de presse en 5 ans le 26 janvier, « l’ouverture du débat sur son dauphin », « les divisions de jour en jour plus perceptibles au sein de l’armée, de la police et des services de sécurité » au sujet de l’attitude à adopter face aux marcheurs. La quatrième est d’avoir « mis à nu un régime dictatorial » qui « va jusqu’à instrumentaliser nos jeunes », pour lesquels il n’a rien fait durant 20 ans, en payant des jeunes des quartiers pauvres pour les opposer aux marcheurs.

La cinquième victoire, juge le CLC, est d’avoir fait bouger les lignes politiques, comme le montre, à ses yeux, le « ballet diplomatique », tentative de « négocier, en douce, l’issue de la crise ». La sixième est l’adhésion populaire à « la mobilisation du CLC », venue de tous les horizons sociaux et religieux. La septième, c’est l’ »Eglise debout » ainsi construite, entre laïcs et clergé, qui reçoit de nombreuses marques de soutien du monde entier.

Tentatives d’infiltration

La huitième est l’ »espérance têtue qui continue à nous mobiliser » et permet de rejeter les manipulations et tentatives d’infiltration; Judas « n’a pas empêché le Christ d’accomplir sa mission ». La neuvième, les « héros de la démocratie », morts pour elle et célébrés. La dixième, enfin, est « le rêve commun que nous partageons aujourd’hui »: la « terre promise » de la liberté et de l’indépendance « réelle », « démocratie véritable et non démocratie de façade ».

Le CLC annonce une messe pour les martyrs de la démocratie le vendredi 16 mars à 10h à la cathédrale Notre Dame du Congo à Kinshasa, exhorte les paroisses à continuer à sonner les cloches tous les jeudis à 21h et à poursuivre les formations à la non violence évangélique, encourage tous les Congolais à prier pour « la résurrection de la nation congolaise » et invite la diaspora à des actions « diplomatiques » dans les pays d’accueil.

la libre

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