Après avoir feint que les sanctions américano-européennes, gel des avoirs et restriction des visas, prises par vagues successives en 2016, 2017 et 2018; n’avaient aucun effet sur elles, les autorités congolaises ont finalement résolu, le mardi 9 octobre, d’introduire un recours auprès de l’Union européenne pour demander leur levée.

Le porte-parole du gouvernement parle de » réputation à défendre » chez RFI pour justifier ce recours administratif contre le Conseil européen après visiblement l’échec du front diplomatique à faire entendre la voix de Kinshasa.

Mais est-ce que la raison avancée par le ministre de la communication et médias est elle vraiment la principale ?

Vraisemblablement non ! Si l’on en croit un membre de l’Association congolaise des banques (ACB), qui s’est confiée sous le sceau de secret le plus total à 7SUR7.CD, les raisons de ce recours sont d’ordre financier.

Notre source révèle que « les sanctions occidentales ont conduit les banques congolaises à geler plus ou moins 35 millions de dollars US $. »

Et depuis un certain temps, on fait l’objet de fortes pressions de la part des dignitaires dont les avoirs ont été gelés dans nos banques, révèle le banquier.

Notre source dévoile que les pressions étaient telles qu’il a fallu s’en remettre à l’arbitrage, mieux à la protection, et de la Banque centrale du Congo (BCC) et surtout celle du puissant ministre de la justice Alexis Thambwe Muamba (ATM).

Une réunion quadripartite (ACB-BCC-Gouvernement-dignitaires sanctionnés) a eu lieu à son cabinet au mois de septembre, d’après notre source.

» Laissez les banques tranquilles. Si vous les forcer à dégeler vos avoirs, c’est tout le système financier de la RDC qui va s’effondrer. », avait dit le ministre de la justice aux représentants des dignitaires sanctionnés dont des généraux et des ministres.

Le gouverneur de la BCC présent à ladite réunion avait abondé dans le même sens que le ministre de la justice, d’après notre source.

ATM avait rassuré et les banquiers et les personnalités sanctionnées, d’après notre source.

Lors de son passage à l’ONU en septembre, le président de la RDC avait demandé à la Belgique de travailler à la levée des sanctions pour envisager une normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays.
Kinshasa accuse la Belgique d’avoir jouer un grand rôle dans la prise de ces sanctions par l’UE.
Les autorités congolaises soutiennent que ces sanctions administratives violent la souveraineté de leur État.

Pour rappel, voici les noms de 17 personnalités sanctionnées par le duo USA-UE pour violations graves des droits de l’homme et entrave au processus électoral et à la liberté de la presse :

1. Le ministre Lambert Mende Omalanga,

2. L’ex vice-Premier ministre chargé de l’intérieur et sécurité (Évariste Boshab),

3. L’ex vice-Premier ministre chargé de l’intérieur et sécurité et actuel candidat à la présidentielle de décembre 2018 (Emmanuel Ramazani Shadary),

4. Le patron des renseignements civils « ANR » (Kalev Mutond),

5. Le Numéro 2 de l’ANR (Robert Kibelesa),

6. L’ex patron des renseignements militaires et actuel chef d’Etat major général adjoint des FARDC (Delphin Kahimbi),

7. L’ex patron de la police de Kinshasa et actuel général chargé de la formation des policiers (Célestin Kanyama),

8. L’ex patron de la police nationale et actuel inspecteur général de la police (John Numbi),

9. Le chef d’état major des forces terrestres des FARDC ( général Amisi alias Tango Four),

10. Le patron de la garde républicaine ( le général Ilunga Kampete),

11. Le général Akili Mundos,

12. Le général Éric Ruhorimbere,

13. L’ex chef de la maison militaire du président Kabila (le général François Olenga),

14. Le colonel Ferdinand Ilunga,

15. L’ex gouverneur du Haut-Katanga Jean Claude Kazembe,

16. L’ex gouverneur du Kasai Central Alex Kande Mupompa,

17. L’ex chef de guerre Gédéon Kyungu.

Zabulon Kafubu

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