Le secrétaire général de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Jean Baudouin Mayo Mambeke estime qu’après l’exclusion de Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito et Moïse Katumbi à la course présidentielle, la question sur la candidature unique de l’opposition ne devrait concerner que ceux qui sont restés en lice à savoir, Felix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Martin Fayulu et Freddy Matungulu. Dans une interview ce jeudi 6 septembre 2018, Mambeke revient aussi sur l’exclusion des candidatures de certains leaders de l’opposition.

Sans Katumbi, Bemba et Muzito, l’UNC est–elle prête à aller aux élections avec la machine à voter?

Nous n’avons jamais dit qu’on n’irait pas aux élections. C’est vrai qu’ils ont porté quand même un coup à l’opposition avec toutes ces invalidations, il reste que l’opposition se retrouve dans le cadre que la secrétaire générale du MLC a proposé pour apprécier tous ensemble et prendre de bonnes décisions. On doit surmonter la frustration qui nous a été imposée, l’UNC est toujours attaché à l’unité de l’opposition, il faudra décider d’y aller ou décider ensemble de ne pas y aller.

Qu’est ce qui pourrait pousser l’UNC à se retirer du processus ?

Nous déplorons la machine à voter mais à cet égard, pour nous c’est un combat qu’on doit continuer à mener. Nous déplorons l’insécurité régnante, nous déplorons l’instrumentalisation de la justice qui doit programmer les résultats définitifs, nous déplorons les décisions qui ont écarté quelques-uns parmi nous, alors nous nous posons la question de savoir si c’est suffisant pour arrêter le processus, peut-être nous serons convaincus par les autres cas auxquels on accepterait parce que nous jouons à fond la carte de l’unité de l’opposition.

La candidature unique de l’opposition va se jouer désormais autour des candidats validés à l’instar de Tshisekedi et Kamerhe ?

Il n’y a pas que les deux. Il y a aussi Martin Fayulu et Freddy Matungulu. Ce sont les gens avec lesquels on s’est toujours réuni. Donc il y a quatre candidats qui restent en lice. la candidature unique de l’opposition doit se jouer autour de ces quatre-là.

Les invalidés sont donc exclus de ce processus?

Ce n’est pas tranché, mais je dis que nous devons nous retrouver dans le cadre du comité stratégique que Madame Bazaiba a proposé pour que nous puissions définitivement décider de la suite. Il ne faut pas qu’on arrête la roue parce qu’il y a tel ou tel qui a été invalidé. Nous le regrettons beaucoup mais s’ils réussissaient à nous convaincre du danger de la poursuite, on s’inclinerait encore que nous nous demandons si tout le monde avait été invalidé est-ce-qu’ on conviendrait du boycott en ce moment précis ?

Pour vous le processus électoral est mal parti ?

Le processus est mal parti depuis fort longtemps. Ça fait longtemps que nous décrions la machine à voter, et que ça ne change pas. Ça fait longtemps que nous décrions l’insécurité, le financement. Moi, je crois que l’opposition doit être très sage, prudente puisqu’à l’allure où vont les choses, il vaut mieux laisser la majorité avec sa patate douce chaude. Sa patate est chaude, et elle cherche où la déverser. Il ne faut pas que l’opposition devienne son déversoir et que nous donnions l’occasion à cette majorité qui, en réalité ne veut pas des élections. Nous devons aussi éviter ce jeux là parce qu’il faudra en finir avec cette gouvernance.

Interview réalisée par Stanys Bujakera Tshiamala

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