Plus d’une centaine de candidats se bousculent au portillon alors que le tout nouveau Premier Ministre n’aurait à en trier qu’une quarantaine. Trop d’appelés, certes. Mais, il y n’aura que peu de sélectionnés en raison de la taille réduite du gouvernement et de la prise en compte de toutes les crises protéiformes auxquelles le pays est confronté notamment, la pandémie à coronavirus, la récession économique, la modicité des ressources internes, l’absence des mesures d’application du budget adopté au Parlement, peu avant le séisme politique, la recrudescence de l’insécurité dans l’Est, les besoins financiers, techniques et humains face aux perspectives de la tenue des élections dans les délais constitutionnels, vers la saison 2023.

Allez à l’essentiel

En l’espace d’environ quatre à cinq mois, l’on aura connu trois consultations. D’abord, celles amorcées par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le 23 octobre 2020 et dont les résultats ont conduit à la rupture de la coalition FCC-CACH et à la naissance de l’Union sacrée. Puis, celles de l’Informateur Modeste ayant permis, enfin, de requalifier la majorité parlementaire aussi bien à l’Assemblée nationale qu’au Sénat. Et, enfin, maintenant, celles du Premier Ministre Sama Lukonde Kyenge qui déboucheront, très prochainement, sur la formation d’un nouveau gouvernement dit des ‘’Warriors’’.

Mains libres

Au regard de l’évolution de la situation, Félix Tshisekedi n’a donc plus de prétexte, ni de bouc émissaire pour passer aux actes. Il a les mains libres. Il dispose de l’armée, de la police et des services des renseignements et de sécurité du pays. A ce jour, après tous les effets de rebrousse-poils enregistrés dans le microcosme politique, il dispose également de la majorité parlementaire. Il peut, à cet effet, initier, faire examiner et adopter des lois essentielles, avant de les promulguer pour engager le pays sur les rails des réformes électorales et institutionnelles. Il dispose, enfin, d’un Premier Ministre, fruit de son propre choix, et il va, de ce fait, nommer bientôt les membres du nouveau gouvernement qui, pour son investiture lors de la session ordinaire du parlement dont la cérémonie pourrait intervenir lundi 15 mars 2021, aura la responsabilité de présenter un discours programme adapté à la hauteur des enjeux et de la vision du l’union sacrée qui consiste, par exemple, à diriger le pays autrement, loin de la politique de prédation décriée depuis plusieurs décennies. Bien plus, en tant que Magistrat Suprême, il serait le seul à détenir le pouvoir d’injonction que ni le Ministre de la justice, ni le conseil supérieur de la magistrature n’auraient sur l’administration de la justice.

Kabila à l’index

Kabila est parti. Il s’est mis, lui-même, à l’index. Kingakati, l’un des ses repaires préférés, serait privé de la présence de son principal occupant. Après un temps passé à Lubumbashi, plus précisément dans sa ferme de Kashamata, il aurait pris son avion en direction de Dubaï aux Emirats Arabes Unis via la Zambie. Mais, peu avant cette sortie peu ordinaire, la première du genre depuis l’avènement au pouvoir, le 24 janvier 2019, de Félix Tshisekedi, il avait laissé, derrière lui, la scène politique en pleine reconfiguration. Au-delà de la résistance du FCC devenu, sans nul doute, l’incarnation de la nouvelle opposition, Mabunda et ses colistiers de l’Assemblée Nationale sont tombés. Alexis Thambwe et les siens sont, eux aussi, tombés. Du reste, Mboso et Kabund sont montés au perchoir de l’Assemblée nationale. Il y a deux jours, c’était le tour de Bahati et Badibanga de se retrouver à la tête du Sénat. Parallèlement, Sylvestre Ilunga Ilunkamba ayant démissionné, juste après le retournement de la majorité à la chambre basse, expédie les affaires courantes jusqu’à l’entrée en fonction de Sama Lukonde Kyenge, nommé Premier Ministre, depuis le 15 février 2021.

Le pavé des Evêques

Dans l’entretemps, après Adolphe Muzito, les Evêques ont, dans une déclaration, dit non à tout glissement. Ils demandent, plutôt, à Félix Tshisekedi s’y veiller pour ne pas retomber dans les ‘’guet-apens’’ politiques inutiles. Sur le même registre, Nangaa est aussi sorti du bois, pour rappeler que lui-même ainsi que les membres de son bureau, arrivé fin mandat depuis juin 2019, tournent les pouces en attente d’être remplacés. De toute évidence, les urgences sont multiples. D’où, la nécessité de gagner du temps. Félix Tshisekedi et Sama Lukonde sont appelés à appuyer sur l’accélérateur pour l’enlisement de la situation globale du pays dans l’inertie et le dilettantisme inadmissibles.

La prospérité

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