Samy Badibanga Ntita reste, sans doute, l’un des dispositifs clés de Félix Tshisekedi pour une nouvelle gouvernance de la Chambre haute du Parlement. Jouant un rôle discret mais substantiel, cet homme de confiance pressenti au perchoir du Sénat, devra manœuvrer très rapidement pour la redéfinition des rapports interinstitutionnels harmonieux après les clashes enregistrés dans le contexte de la tumultueuse coalition FCC-CACH. Et, c’est sans compter que ce poste est autant stratégique parce que faisant de son occupant le suppléant constitutionnel du chef de l’État en cas de vacance. Le 1er vice-président du Sénat qui a su démontrer son tact et sa stratégie politique, en restant imperturbablement comme l’œil du peuple, dans un marigot où les intérêts des individus primaient sur ceux de la nation. Et même après que les choses se sont précipitées sur la scène politique, il y a encore ceux qui pensent ou tiennent mordicus, à le voir couler avec l’équipe sortante qui a mérité la sentence populaire. C’est dans ce jeu qu’on parle d’une énième pétition qui le vise bon gré malgré. Tout est fait dans la précipitation. Conséquence, la procédure est entachée d’irrégularité.

Samy Badibanga, c’est en vérité un homme rompu à la stratégie. Au Sénat dès le départ, il a fait preuve d’une certaine adresse qui lui vaut l’admiration de plusieurs. Aujourd’hui, cet ancien Premier ministre qui ne jure que par Felix-Antoine Tshisekedi, réalise qu’il n’a pas la voie libre dès lors qu’il s’agit d’un jeu politique où tous les coups sont permis.

Imperturbable, Samy Badibanga Ntita reste, sans doute, l’un des dispositifs clés de Félix Tshisekedi pour une nouvelle gouvernance de la Chambre haute du Parlement. Ce serait pour parfaire une nouvelle vision, telle que prônée par le chef de l’État, marquant ainsi la rupture avec ce passé récent des rapports interinstitutionnels tumultueux. Mais déjà dans le tumulte des relations hypocrites FCC-CACH, cet homme a su jouer sa partition, un rôle discret mais substantiel, en faveur de ce qui s’apparente aujourd’hui à un déboulonnement du système Kabila.

Pour s’en convaincre, il faut évoquer son rôle dans la réussite de la cérémonie de prestation de serment des juges nommés, cérémonie qui fut boycottée par tous les membres des bureaux de deux chambres. Dans ce rôle, le 1er vice-président du Sénat devra gravir un échelon, pour demeurer l’homme des situations. Du numéro deux au numéro un du Sénat. Ce serait une position idéale pour accompagner le chef de l’État à réaliser son programme destiné à faire de la RDC un véritable État de droit engagé dans le développement socio-économique.

Pétition ou acharnement : un coup d’épée dans l’eau

Déjà, il y a exactement 5 jours, soit le 5 février, la pétition de déchéance contre Samy Badibanga Ntita, premier vice-président du Sénat, a été rejetée par la majorité absolue des sénateurs. Motif : l’absence non justifiée des pétitionnaires portant cette dernière. Le Bureau d’âge avait ainsi mis fin à la séance plénière qui n’avait qu’un seul ordre du jour : l’examen des pétitions contre les membres du bureau Thambwe Mwamba.

De pétition en pétition, dans une correspondance à lui adressée, hier mardi 9 février, la sénatrice Victorine Lwese Bakuamoyo a initié une autre pétition, visant à destituer Samy Badibanga de ses fonctions de 1er vice-président du Sénat. Mais la démarche pose problème parce que visiblement concoctée en toute précipitation. Le camp de l’accusé démontre d’ores et déjà le caractère irrégulier de la pétition dont le dépôt n’a pas respecté la procédure, dans la mesure où la personnalité visée possède des bureaux qui sont connus de tout le monde.

Du 5 au 9 février, d’une pétition à une autre, l’action frise, sans doute, l’acharnement dont les pétitionnaires font montre alors que le Sénat vient de traiter à peine même une série de pétitions dont six ont abouti à des démissions et une a été rejetée. Comment comprendre le dépôt d’une nouvelle pétition ? Ou encore, qu’est-ce qui a changé en quatre jours pour que les sénateurs qui ont trouvé que Samy Badibanga faisait bien son travail, amorce une autre démarche contraire ?

C’est ici que l’éclairage du Règlement intérieur du Sénat s’avère indispensable. Sinon, comment peut-on au cours d’une même session, extraordinaire en plus, pétitionner deux fois de suite un membre du bureau ? S’il faut assimiler la pétition de déchéance à une motion de déchéance, suivant les dispositions contenues dans l’article 146 du Règlement intérieur du Sénat, il est donc clair qu’en une session, on ne peut pas pétitionner deux fois Samy Badibanga.

Dans tous les cas, il appartient à la nouvelle majorité acquise au changement de dicter sa loi. Car, à voir de près, il s’agit, ni plus, ni moins d’un travail de sape sans lendemain, pour un acteur qui a joué un rôle-clé dans le changement actuel de la majorité. Il est clair que ceux qui ont encore le remord des avantages perdus d’une ancienne majorité au service des individus brusquement effacés, ne peuvent que jurer pour la déstabilisation de le héros qui était dans l’ombre !

La peur peut ainsi s’expliquer : aujourd’hui que la mission a presque réussi avec Félix Tshisekedi qui dispose d’une majorité parlementaire solide, en attendant un gouvernement qui doit absolument réussir le grand défi de résoudre les préoccupations de la population, Samy Badibanga devra voler plus haut pour demeurer dans un rôle pouvant le permettre d’anticiper sur les évènements.

Le Potentiel

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