Dodo Kamba avait minimisé la demande de consensus. Mboso avait boudé les insistants appels des catholiques et protestants. Tshisekedi leur avait opposé un refus d’audience catégorique.

Le tandem CALCC-MILAPRO a saisi mercredi 17 novembre 2021 les gouverneurs des 26 provinces, les administrateurs des 145 territoires et les maires des 32 villes du pays au sujet des deux manifestations phares projetées dans la semaine qui suit. Six correspondances régulièrement élaborées et transmises en bonne et due forme aux instances concernées, cela dénote que les deux plateformes des laïcs catholiques et protestants prennent leur campagne au plus grand sérieux. Il s’agit d’une semaine tsunamique qui vise essentiellement le changement à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dont les membres récemment investis demeurent globalement contestés par les deux communautés religieuses, toute l’opposition politique et une grande partie de la société civile congolaise.

Sit-in du 22 novembre devant les sièges et antennes de la CENI

Des manifestations non-violentes seront observées devant les installations officielles de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) afin de signifier aux actuels animateurs de cette institution qu’ils doivent démissionner de leurs fonctions pour permettre que soit trouvé un consensus devant favoriser une relance apaisée du processus électoral en République démocratique du Congo. D’après des proches de MILAPRO et de CALCC, cette action totalement pacifique consistera à passer quelques minutes devant les installations de la CENI prises comme symbole de la tenue des élections voulues crédibles dans le pays afin de déposer un mémorandum adressé au président de cette institution et qui lui présentera les motivations réelles de la démarche impersonnelle qu’ils entreprennent pour le grand bien de toute la nation. Pour les catholiques et protestants, l’actuelle CENI ne jouit d’aucune crédibilité aux yeux de la majorité des Congolais au vu de graves violations de la loi qui ont caractérisé de bout en bout le processus de désignation, d’entérinement et d’investiture de ses membres.

Inviolabilité du siège de la CENI ?

Pour les organisateurs, le sit-in reste et demeure une action démocratique de grande citoyenneté responsable qui ne vise aucune violation des installations officielles de cette importante institution d’appui à la démocratie. Contrairement à ce qui s’était passé au siège du Parlement en décembre 2020 où des militants politiques avaient envahi le siège des deux Chambres avec machettes et autres armes blanches, l’action des laïcs catholiques et protestants reste avant tout emprunte de religiosité et de respectabilité responsable. Pour rappel, en décembre 2020, des scènes de violence avaient eu lieu au Parlement, la police s’était déployée rapidement. On avait dénombré plusieurs blessés. Des projectiles avaient fusé de part et d’autre dans l’enceinte du Palais du peuple, où des militants s’étaient mêlés aux députés. Tout comme à l’extérieur, la police avait tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des conducteurs de motos. Pour ne pas se confondre à pareils agissements et aux auteurs des actes de violences signalés dans ce cadre par certains compatriotes irrespectueux de règles du pays, CALCC et MILAPRO ont saisi officiellement les différentes administrations des provinces, villes et territoires de toute la République afin que la police nationale congolaise arrête des dispositions convenables. L’article 5 de la Loi Organique de la CENI qui stipule que « le siège de la CENI et ses bureaux de représentation provinciale et locale sont inviolables », ne souffrira d’aucune violation, rassurent les membres des deux structures confessionnelles.

Kasongo et Ngobila apprécient CALCC et MILAPRO

La marche du 13 novembre 2021 à Kinshasa n’avait pas laissé l’autorité urbaine indifférente du point de vue des contours organisationnels très appréciables de celle-ci. Une marche jugée exemplaire, modèle et réellement pacifique par le général Kasongo qui s’était par ailleurs déclaré satisfait du comportement professionnel de ses éléments tout au long de ladite marche. « Il n’y a eu aucun incident majeur. Il y a eu de petites provocations, mais la police est habituée à ça. Nous félicitons les policiers qui se sont très bien comportés. Ils étaient très professionnels », s’était réjoui le général Kasongo. Même jugement de la part du gouverneur Ngobila qui avait félicité les organisateurs pour le respect des itinéraires et la police pour avoir encadré la manifestation selon « les instructions relatives aux droits de l’homme ». Et de conclure : « la marche convoquée par le bloc patriotique ce samedi 13 novembre s’est déroulée sans incident majeur. Occasion pour le premier citoyen de la ville de Kinshasa de remercier d’une part les organisateurs dont le MILAPRO et le CALCC pour respect d’itinéraires convenus et d’autre part, féliciter la police nationale congolaise ».

Marche monstre du 27 novembre pour la dissolution de l’actuelle CENI

Plus imposante sera sans nul doute la gigantesque marche pacifique projetée au samedi 27 novembre 2021 sur toute l’étendue du territoire national. Cette démonstration revendiquera les mêmes valeurs : la dissolution de la nouvelle équipe de la CENI cavalièrement installée sans aucun respect de la loi en vigueur et des procédures y afférentes. Cette situation rappelle avec regret l’attitude infléchissable du prophète Dodo KAMBA, représentant légal de l’Eglise du réveil du Congo (E.R.C) face aux deux confessions religieuses (catholique et protestante) lorsqu’il était attendu d’elles la conclusion des travaux dans un climat de consensus. Le leader des églises du réveil avait élevé la polémique verbale en ne s’appuyant que sur une seule et unique candidature, d’où la phrase : « c’est Kadima ou rien ». Pourtant, lui et ses collègues du groupe de six confessions religieuses avaient beaucoup entendu au sujet de la nécessité historique d’un consensus autour de la question électorale. Cette témérité poussa les diplomates occidentaux à s’inviter dans la recherche du consensus, sans succès. Même Simon Kimbangu Kiangani avait, pour la première fois et sans aucun remord, fermé les portes de Nkamba aux diplomates américains.

Cette crise consacrée par les six confessions religieuses fut accueillie, sinon, prise en relais par le speaker de la chambre basse du Parlement qui fera sa part du cirque sans vraiment changer de carte. L’entérinement de Denis Kadima sera mal célébré au pays et à l’extérieur. En dépit des zigzags ayant entouré ce processus délicat et de ses imperfections procédurales, le chef de l’Etat investira une équipe incomplète de la CENI qui peine toujours à faire décoller le processus. C’est dans ce contexte tendu que s’amorce une imposante campagne en vue de la dissolution de la CENI et sa dépolitisation préalable à tout climat électoral apaisé.

Jeanric Umande
Ouragan fm

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