Depuis ce jeudi matin, un seul sujet d’actualité en République démocratique du Congo : l’incendie qui a ravagé un entrepôt de la Ceni à la Gombe. L’incendiaire, s’il s’agit d’un incendie criminel a osé frapper un local situé à 500 mètres de la police anti incendie, à 100 mètres du camp militaire Kokolo, à 200 mètres de la base logistique des FARDC, à 100 mètres de la Haute cours militaire, à 10 mètres de l’entrepôt des FARDC et à 100 mètres de la RTNC/ garde républicaine. C’est un peu comme si un pyromane cherchait à bouter le feu au bureau oval de la Maison-Blanche.

L’incendie, annoncé très tôt ce matin sur les réseaux sociaux par Barnabé Kikaya Bin Karubi, conseiller du président hors mandat Joseph Kabila, pose d’innombrables questions, certains n’hésitent pas à parler de complot pour accuser le candidat Fayulu.

Ce qui interpelle surtout, ce sont les images de ces carcasses de voitures calcinées. Des voitures qui paraissent bien moins résistantes que le bois des palettes restées, elles, intactes.

D’où viennent ces palettes? Pas de doutes pour plusieurs témoins, ces palettes sont celles qui supportaient les machines à voter. Du coup, on se met à espérer. Si le bois n’a pas été consumé, on peut sérieusement espérer que les machines à voter ont pu résister elles aussi à l’incendie.

Or, jusqu’ici, la Ceni et M. Kikaya Bin Karubi n’ont pas modifié leur discours : 8.000 machines se sont envolées en fumée. Mais alors, où sont les carcasses de ces machines ? 8.000 valisettes incendiées, ça laisse quand même des traces.

La seule évidence, c’est que le feu a consumé un entrepôt de la Ceni à Kinshasa et que quelques voitures ont été incendiées… alors que des palettes en bois ont miraculeusement survécu.

Si l’Etat congolais veut éviter toute polémique, il doit, à dix jours des élections, dans un contexte très sensible, appeler des experts indépendants et au-dessus de tous soupçons pour confirmer l’origine du sinistre et faire un inventaire complet et sérieux des dégâts. Difficile de ne pas mettre en question le premier bilan de M. Bin Karubi, conforme au communiqué de la Ceni, alors que l’incendie est à peine maîtrisé.

Sans cette analyse indépendante, le doute sera de mise sur la réalité des dégâts et sur l’origine d’un sinistre qui va encore un peu plus attisé la tension entre les familles politiques.

La Libre Afrique

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