Eve Bazaïba, la très remuante Secrétaire Générale du Mouvement de Libération du Congo, ne s’en offusque point. Plus question d’aller de négociations en négociations sous peine de tomber dans le piège des transitions interminables. Cette fois-ci, dit-elle, le raccourci est là. C’est d’aller aux élections, telles qu’annoncées dans le calendrier de la CENI, depuis le 5 novembre 2017.

Elle n’exclut, ni n’élude pas la possibilité d’engager un débat technique, pour régler les derniers détails à l’instar de cette affaire de la machine à voter ainsi que de toutes les autres matières consécutives à la tenue des élections crédibles libres, transparentes, ouvertes et apaisées, conformément aux standards internationaux. L’option est, certes, levée. Les moyens seront déployés. Bemba, depuis sa cellule de Scheveningen, à la CPI, alors qu’il attend le verdict de toutes ses affaires, le 8 juin 2018, continue à exercer une influence décisive sur la marche des activités de son parti, le MLC.

Ainsi, les dispositions seront-elles prises afin que les candidats soient présentés à tous les niveaux. Dès le 24 juin prochain, à en croire Bazaïba, puisque les portes de la CENI seront ouvertes pour la réception des candidatures à la députation provinciale, la bousculade sera engagée vers là, pour y déposer des dossiers. D’ores et déjà, des préparatifs, selon elle, sont tels qu’aucune minute n’est à laisser passer en l’air, dans l’espoir d’interminables conciliabules politiques ou discussions qui, généralement, se terminent par l’éternel partage du gâteau ou dépeçage de la République en termes des postes de responsabilité au gouvernement ou dans les autres institutions.

A ce stade de l’évolution du processus, au MLC, cette propension à rester dans le régime du provisoire est largement dépassée. L’heure est, plutôt, dans la mobilisation des candidats, le recrutement et formation des témoins, pour en découdre, le moment venu, lors des joutes décisives du 23 décembre 2018. C’est, apparemment, le même son de cloche, du côté de l’UNC. Un des hauts cadres qui, pour de besoin de convenance personnelle, a requis l’anonymat, révèle, en effet, que tout est mis en œuvre pour participer sans atermoiement au processus électoral.

D’ailleurs, dans la même registre, Jean-Beaudoin Mayo, Député de son état et l’une des figures à l’avant-plan de grands débats d’actualité, a dit qu’à l’UNC, l’on n’attend que les élections du 23 décembre 2018. Car, dépassé cette date butoir, si jamais les élections n’étaient pas organisées, ils seront dans l’obligation de ne plus reconnaître en Joseph Kabila, les pouvoirs régaliens qu’il détient, depuis la signature, le 31 décembre 2016, de l’Accord conclu sous la férule des Evêques au niveau du Centre Interdiocésain.

Alors que Kamerhe, dans sa vitalité, bouge et continue à écumer différents coins du monde, il importe de souligner que, parallèlement, Katumbi et Félix Tshisekedi effectuent une croisade en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique.

Cependant, dans ce jeu escarpé, le régime de Kinshasa ne croise pas les bras. La plupart des ses bras droits sont aussi au front. Tel est le cas, par exemple, de Barnabe Kikaya Bin Karubi qui, lui aussi, séjourne au pays de l’Oncle Sam, même s’il a été, malheureusement, empêché d’exprimer le point de vue officiel du gouvernement de la RD. Congo, dans un débat consacré, pourtant, aux questions cruciales de l’heure.

Nangaa, pendant ce temps, remue ciel et terre, pour faire avaler aux congolais, les merveilles de la machine à voter, nonobstant les critiques acerbes, remontrances et observations de la plupart des acteurs politiques et des dirigeants de la société civile dont le CLC, la CENCO et consorts.

Pour ce faire, les membres de la CENI, y compris lui-même, sont déployés à travers les provinces du pays. Motif ? Battre campagne de sensibilisation et de crédibilisation du processus électoral dont la CENI confirme, du reste, toutes les échéances.

A la Majorité, l’on se prépare sérieusement. Dernièrement, 14 Regroupements politiques ont été présentés à Kabila à Kingakati, en présence des Chefs des partis et des membres du Bureau Politique. Auparavant, le même président de la République dont le deuxième et dernier mandat a pris fin, depuis le 20 décembre 2016, et qui se maintient au-delà du délai fixé par l’Accord de la Saint Sylvestre, par la magie d’un calendrier électoral ayant ajouté cette année pour la tenue des élections, avait conféré avec le Patriarche Antoine Gizenga Fundji, le leader du PALU, ainsi qu’avec les ministres membres du gouvernement issus de l’Opposition, les Députés et Sénateurs de la Majorité, sans oublier, bien sûr, tous les autres contacts sous-jacents, dans le but, sans nul doute, de resserrer les liens.

Le PPRD, le parti présidentiel, comme pour casser la baraque, vient de se doter de deux avions dont le dernier en date, venait d’être annoncé, il y a peu. Que des signes qui démontrent que les dés sont jetés. Au lieu de fourbir des biceps, pour des marches et autres actions de rue, l’alternance démocratique exige que l’on transite, plutôt, par des voies civilisées dont celle des élections paraît comme étant la plus royale.

La Prospérité

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