Participant à la retraite organisée à Kisantu au Kongo-central pour évaluer les stratégies mises en place et des objectifs fixés ainsi que la marche du Front commun pour le Congo (FCC) depuis sa création, le Premier ministre honoraire, Bruno Tshibala Nzenzhe, a, dans une interview accordée à la presse, répondu à quelques questions lui posées, notamment concernant le rapport de la Cour des comptes sur le budget 2018. Lequel rapport épingle sa gestion avec des sommes importantes qui seraient « détournées ».
Réagissant à cette enquête de la Cour des comptes, l’ancien Chef du Gouvernement Tshibala commence par indiquer que « Ce gouvernement a fait un travail de titan…, il faut s’en féliciter. C’est grâce à ce gouvernement qu’aujourd’hui nous avons l’alternance. Et les élections qui nous ont conduits à cette alternance ont été financées entièrement par le Gouvernement à travers ses ressources propres. S’il y a dépassement du budget dans un secteur par rapport à l’autre, on ne peut pas parler de détournement. C’est faire preuve d’ignorance que de parler d’un tel terme, c’est monstrueux… Ce qui est dit dans ce rapport, relève un peu de l’avis de l’esprit, ce n’est pas de la réalité ».
A la question de savoir si les dépenses engagées par son gouvernement n’avait rien prévu pour le développement du pays, il répond en ces termes : « Vous savez que nous avions une priorité des priorités qui était l’organisation des élections. Et cela a consumé toutes les ressources, parce qu’il ne fallait pas trouver des raisons de l’impératif du développement pour ne pas organiser les élections et permettre au peuple de voter. Voilà pourquoi nous avons mobilisé l’essentiel de toutes les ressources qu’a engrangé le pays pour organiser les élections et aujourd’hui tout le monde s’en félicite. Pour arriver à ça, il y avait un prix, c’est-à-dire, ce que nous avons fait pour que le 30 décembre 2018, qu’on ait les élections et on ait l’alternance ».
Concernant les reproches dont il fait également l’objet par rapport à son décret sur les indemnités à vie pour les anciens membres du Gouvernement, Bruno Tshibala se montre un peu solidaire.
« C’est un débat. Personnellement je suis un socialiste. Je ne peux pas accepter que des gens qui ont rendu des millions de services au pays se retrouvent dans l’indigence, se retrouvent dans la précarité. Nous avons estimé qu’il fallait que ces gens soient pris en charge par l’Etat. Ceux qui estiment que nous avons mal agi en octroyant une retraite modique à ceux qui avaient travaillé pour le peuple et pour le pays, ils n’ont qu’à prendre une décision contraire, je me plierais. Quel est cet homme qui vit cent ans sur cette terre des hommes ? Et il y a combien de gens qui deviennent des ministres ? C’est très peu de gens. Et vous savez qu’il y a un principe clé dans ce décret, ce qu’il n’y a pas cumul. On ne peut être payé deux fois par le trésor public. Combien de gens se retrouvent à l’Assemblée nationale, au Sénat ? C’est pour dire que lorsque vous faites froidement les calculs, vous trouverez que c’est très peu de gens qui seront payés. Donc, il n’y a pas de raison de tirer sur ce décret. C’est un décret de justice », a-t-il déclaré.
Toutefois, il a fait savoir que jusqu’à présent, les concernés n’ont pas encore commencé à percevoir ces indemnités. « Il revient à l’Assemblée nationale de voter la loi des finances 2020 pour être arrivé à l’application de ce décret », a-t-il souligné.
Cependant, l’ancien Premier ministre Bruno Tshibala a catégoriquement refusé, malgré l’insistance des journalistes, de répondre à la question concernant l’affaire de la jeep promise au Cardinal Fridolin Ambongo sous son gouvernement et qui ne lui a jamais été parvenue, et dont le prélat a dénoncé dernièrement en public.
« Le Cardinal Ambongo c’est un grand ami à moi. Mais ce n’est pas le lieu, ou la circonstance de répondre à cette question », c’est tout ce qu’il a dit à ce propos.
Lepetit Baende
DeskEco